La France et le monde font aujourd’hui face à la propagation du Covid-19. Alors que le coronavirus démontre une redoutable tendance à se répandre rapidement, avec le signalement de nouveaux cas chaque jour, ce virus prouve à quel point il est essentiel pour un territoire de posséder un système de santé connecté et interopéré.
Une interopérabilité efficace permet une gestion populationnelle efficiente. C’est une prise en compte de la santé d’une population dans son ensemble, sur un territoire défini. Cette notion large recouvre plusieurs éléments.
Parmi ces éléments, nous retrouvons l’identification des parcours de soins, la prise en charge et le suivi des pathologies chroniques, l’identification de populations à risques afin de mettre en œuvre des politiques de prévention, de traitement et des actions ciblées.
Nous passons d’une logique institutionnelle de gestion par les structures hospitalières à une logique populationnelle. Les efforts convergent pour améliorer le bien-être d’une communauté de patients et pour répondre à l’enjeu du financement du système de santé. Car il est désormais communément admis que la qualité de la prévention et l’amélioration de la qualité et de la coordination de prise en charge sont les meilleurs moyens de préserver un système de santé fragile financièrement, confronté au double défi d’assurer une continuité des soins tout en permettant aux professionnels de santé de se concentrer sur leur cœur de métier.
Mais une gestion populationnelle efficiente implique le partage de données-patients temps réel au travers des technologies de l’information en santé. Ces systèmes ont pour but de permettre une coordination efficace des soins tant en ambulatoire qu’en hospitalisation pour les patients. Le système de santé n’est plus seulement réactif mais il devient proactif. Ce changement de paradigme est en cours. D’ailleurs, en matière de gestion de crise sanitaire, la France est plutôt bien armée d’après le Global Health Security Index. Sur six critères qui déterminent une note sur 100 — les capacités de prévention, de détection, de réponse ainsi que la force du secteur sanitaire, le suivi des normes internationales et le degré d’exposition — la France obtient 68,2/100 et occupe la 11e position. Les États-Unis étant les premiers du classement avec 83,5 points.
Comment aller plus loin ?
Depuis 2016 et la mise en place des groupements hospitaliers de territoires, les établissements publics d’une même zone déterminée s’engagent à se coordonner autour d’une stratégie de prise en charge commune et graduée du patient, formalisée dans un projet médical partagé. L’objectif est que les prises en charge soient mieux organisées, territoire par territoire, et qu’il y ait une réponse adaptée aux besoins de la population. C’est aussi l’ambition du Dossier Médical Partagé, du Dossier Patient Informatisé (tel qu’InterSystems TrakCare) ou des plateformes de coordination de soins (telle qu’InterSystems HealthShare), qui sont des outils différents mais complémentaires. Ils visent à partager soit de la donnée passive soit de la donnée temps réel.
L’analyse de ces données et les outils d’aide à la décision permettent par exemple de diminuer les évènements indésirables, les réadmissions aux urgences de patients âgées, les réhospitalisations précoces, tout cela avant tout au bénéfice des patients mais aussi en réduisant les coûts. Ce partage sécurisé de données est aussi primordial pour identifier des cohortes de patients, des patients à risque de développer un certain nombre de pathologies (en croisant des critères sociaux, médicaux, génétiques…) afin d’adapter leurs parcours de soins et faire en sorte qu’ils soient accompagnés au bon niveau, au bon moment.
Néanmoins, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) souligne dans un récent rapport, « la convergence retardée des SIH dans les GHT ». La majorité des systèmes d’information choisis ne dialoguent pas entre eux et cela complique l’échange des données, alors que les parcours de soins sont de plus en plus complexes, notamment lorsque l’état de santé, le handicap ou la situation sociale du patient rend nécessaire l’intervention de plusieurs catégories de professionnels de santé, sociaux ou médico-sociaux.
C’est ce à quoi entend répondre la stratégie de « Ma Santé 2022 » ou les projets tels que HOP’EN qui, au-delà de diminuer les inégalités face à l’accès aux soins, montrent la volonté de créer une meilleure coopération au sein du système de santé français.
C’est le sens de l’histoire que de gérer les parcours patients, d’avoir une vision populationnelle plutôt qu’institutionnelle, d’identifier des patients à risque et d’intégrer chaque patient dans un parcours de soin avec une coordination optimale.
Pour en savoir plus, InterSystems sera présent au congrès
HIMSS 2020, qui se déroulera en Floride du 9 au 13 mars (stand #3301).